Noeux Environnement

Le circuit court : ils nous tiennent par les papilles

Nous voici de retour chez M. Dubois, horticulteur et formateur. Les participants des Ilots de la santé l’avaient déjà rencontré début septembre pour découvrir son activité.  L’atelier d’aujourd’hui nous amène à découvrir « son quatrième métier », distributeur de produits locaux. Après une brève présentation de la SCOP J Dubois, c’est l’occasion de mieux comprendre un système de distribution qui connaît un succès croissant, le circuit court.

Comment ça marche ?

Comme vous pouvez le voir sur la photo, le Court-circuit c’est tout d’abord des produits locaux mais aussi des producteurs et des artisans de la région. L’idée est simple, mieux rémunérer ces derniers en réduisant le nombre d’intermédiaires. Comme indiqué sur le site du Court-circuit, ce système rapporte davantage au producteur et aux artisans : 83,33%.  11,5% reviennent au Court-circuit (frais bancaires, site internet, etc.) et les 5,17% restants vont au gestionnaire (comprenez celui qui organise la logistique entre les points relais comme M. Dubois).

Ainsi, si vous parcourez ce site internet, vous y trouverez des producteurs de produits laitiers, de viandes, de poissons, d’ œufs, de miel, de produits sucrés (gaufres, chocolats, glaces, yaourts…), de fruits, de légumes, de boissons, de plants, de graines ou encore de champignons…  Certains vous proposent même des plats cuisinés (rappelons que 50% de la production agricole n’atteint pas notre assiette, entre les invendus, les invendables, et autres périssables). En tout, c’est plus de 700 produits à votre disposition ! Une p’tite faim ? 

Durant sa présentation, M. Dubois nous donne quelques précisions sur la façon dont le Court-circuit s’est adapté pour satisfaire au mieux la demande des clients.

Il fait également un petit aparté concernant la production maraîchère. Initialement, l’approvisionnement se faisait avec un seul maraîcher. L’expérience aidant, il s’est avéré que pour assurer une production variée et ce, toute l’année, quatre maraîchers permanents (bio et non bio) étaient préférables. En effet,  chacun d’entre eux œuvre en fonction de ses compétences et de sa capacité de production. Ainsi, c’est l’entraide et non la concurrence qui les anime. Voyons comment cet esprit de solidarité (si cher aux anciens agriculteurs et artisans d’ailleurs) est à l’origine de ce mode de distribution à taille humaine.

Les débuts :

Le Court-circuit a été créé en 2013 par trois jeunes Lillois. Le jeu de mot ne vous aura pas échappé : un court-circuit. Mais quel circuit court-circuite-t-on au juste ? Le circuit long ! Dans le mille. La plupart des produits que nous achetons dans le commerce ont vu (ou pas d’ailleurs) plusieurs intermédiaires à savoir transformateur, stockage, logistique,grossiste, fournisseur, centrale d’achat, magasin. Ce n’est donc plus de la vente directe (circuit court) mais bien un circuit qui implique plusieurs parties. Le travail est donc subdivisé en différentes tâches dont chacun est spécialiste. Sans grande surprise autant d’acteurs n’est pas sans avoir un impact sur le prix final en magasin puisque chacun doit se rémunérer. Cette spécialisation, censée rendre le processus plus efficace à la base, devient un inconvénient majeur lorsque ces différents acteurs entrent en compétition pour conserver une marge appréciable. En un mot comme en cent, c’est le producteur qui est perdant.

Une économie solidaire

Le Court-circuit est donc un exemple d’économie sociale et solidaire et ce, pour diverses raisons. Il s’agit bien évidemment de proposer aux consommateurs des produits frais et de qualité dont ils connaissent la provenance à un prix raisonnable, mais pas seulement … Il s’agit également d’offrir davantage de visibilité aux producteurs et artisans, rendant ainsi leurs produits accessibles au plus grand nombre tout en leur assurant des revenus décents sans avoir à augmenter leur capacité de production au-delà des limites de leurs moyens financiers (évitant un surendettement quasi inéluctable à cause de revenus trop bas).

Intarissable en anecdotes sur les coulisses du commerce et de ses diverses expériences professionnelles dans le monde de la distribution, M. Dubois (lui-même producteur et gestionnaire) nous confie que ce système est très avantageux puisque chaque produit qui voyage a été payé. De cette manière, on évite le gaspillage d’une part, et on peut tirer le meilleur parti de sa production d’autre part (en la transformant par exemple). Nous ajouterons que c’est aussi un bon moyen de montrer notre considération pour le travail et le savoir-faire des agriculteurs et des artisans. Après tout, sans eux, il y aurait quoi dans notre assiette ? 

Et si on ralentissait ?

Au-delà de l’aspect éthique, c’est bel et bien une reconnexion avec la nature que le circuit-court nous offre, un retour à la saisonnalité et à la proximité. Une tomate en décembre … Et puis quoi encore ? Pourquoi pas un yaourt dont les ingrédients feraient en moyenne trois mille kilomètres avant de finir dans votre cuillère ?! On aura tout vu ! Ajoutons à cela que le Court-circuit optimise ses déplacements grâce à deux points relais, un à Steenvoorde et à un Steenwerck.  Ainsi, il peut les livrer et collecte les produits à destination de Béthune et couvrir ainsi le département.

Alors, comment on s’y prend ?

Membre depuis 2016,  M. Dubois propose de retirer vos commandes, passées sur Internet, dans son établissement rue de l’Université à Béthune le vendredi à partir de 17h30 et le samedi matin à partir de 10h. Vous trouverez un second point de collecte béthunois au VNF, place du Maréchal Foch. Comptez au total une trentaine de points de retrait sur les départements du Nord et du Pas-de-Calais. Au fait, pensez à amener votre cabas !

En parallèle de cette présentation, M. Dubois nous a fait le plaisir de nous faire déguster quelques-uns des produits locaux que vous trouvez sur le site ainsi qu’une dégustation … peu commune! Consultez notre article à ce propos.

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